A la veille des scrutins prévus le 23 décembre 2018, les choses semblent se compliquer. La Commission électorale nationale indépendante (Céni), avance
A la veille des scrutins prévus le 23 décembre 2018, les choses semblent se compliquer. La Commission électorale nationale indépendante (Céni), avance sans reculer, mais l’opposition et la société civile lui tournent le dos pour plusieurs préalables à dénouer avant la convocation de l’électorat. Pour ces dernières, le fichier électoral reste non fiable à cause de16,6% des électeurs sans emprunte digitale et le manque de consensus autour de la machine à voter, rejetée, non seulement par l’opposition et la société civile, mais aussi par la nouvelle loi électorale qui parle de bulletin de vote et non de la machine à voter.
Quant au gouvernement, il lui est reproché des deux griefs par l’opposition et la société civile : le non application correcte de l’Accord de la Saint Sylvestre, en son chapitre 5 sur la décrispation politique et le non remboursement de cautionnement des candidats députés provinciaux de 2015 dont les élections n’ont pas eu lieu. Elles interpellent la commission de Hauts Magistrats sur le résultat d’examen minutieux, au cas par cas, des dossiers des prisonniers politiques et d’opinion. Au lieu de la résolution des cas emblématiques restants, afin qu’ils recouvrent leur liberté et de l’arrêt des poursuites judiciaires injustifiées qui, au jour le jour, s’intensifient aux bons offices du gouvernement. Il est aussi recommandé au gouvernement à sécuriser la circulation des bulletins de vote et tout matériel électoral sensible.
Au Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA), qui devait s’acquitter convenablement de ses tâches et à réaliser des évaluations régulières du processus électoral avec la Céni et le gouvernement, n’a pas jusque-là rempli sa mission. Alors que les parties prenantes se sont accordées que le CNSA doit veiller au respect de l’Accord politique par tous les animateurs des Institutions et d’assurer le suivi ainsi que l’évaluation de sa mise en œuvre en vue de garantir l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées, l’organe dirigé par Joseph Olengankoy n’a pas pu réunir, au moins une fois tous les deux mois, le gouvernement et la Céni. De janvier 2017 à aujourd’hui, juin 2018, on ne parlera pas de cinq rencontres. Combien de recommandations formulées respectivement au Parlement, au Gouvernement et à la Céni pour la bonne exécution de l’Accord ? Combien de fois le CNSA a-t-il assumé le règlement d’éventuelles divergences nées de l’interprétation de l’Accord entre les parties prenantes et concilier leurs points de vue à cet égard ?
La société civile monte au créneau pour dire qu’elle est apolitique, qu’elle soutient le consensus pour des élections apaisées, crédibles et transparentes, qu’elle prépare la population par la conscientisation et la sensibilisation aux enjeux électoraux, mais elle n’acceptera pas d’aller aux élections mal préparées sous le diktat d’un groupe des gens qui ne sont pas aussi plus congolais que les 80 millions des fils et filles de ce pays.
La société civile soutient que le pouvoir est donc reparti entre de nombreux « partis et parties », entendez partis politiques et parties prenantes. La Céni doit revenir au bon sens d’une institution d’appui à la démocratie en s’installant au milieu du village et son rôle est de mettre la propriété autour de lui. « Dans une démocratie, le pouvoir est relativement limité et fortement divisé. La politique est constituée des compromis. Bien sûr, il y a des limites au compromis. Corneille Nangaa doit faire attention car il peut aussi appeler à faire le même travail par un nouveau régime s’il avait bien organisé les élections. Il ne doit pas mettre une fin brutale de sa profession en servant un individu en lieu et place des citoyens congolais. En outre avec ses déclarations, les électeurs auront tendance à faire de moins en moins confiance à la Céni si le fossé entre les illusions rhétoriques et la réalité des faits ne cesse de s’accentuer », a déclaré un membre de la société civile.
Gel Boumbe
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