Annoncé par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, Joseph Kabila s’adresse au parlement réuni en congrès le jeudi 19 juillet 2018. Suite
Annoncé par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, Joseph Kabila s’adresse au parlement réuni en congrès le jeudi 19 juillet 2018. Suite à la persistante tension au pays consécutive au processus électoral et à l’insécurité, bien des congolais attendent demain le chef de L’État sur un certain nombre des points.
L’attente principale de la majorité des congolais est celle formulée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) en novembre 2017 à travers le message intitulé « Le peuple congolais crie sa souffrance ». L’Épiscopat congolais avait alors écrit : « Considérant la charge de Joseph Kabila comme garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions de la République, les Évêques l’avaient exhorté « à rassurer l’opinion par une déclaration publique qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession ». Comme les Évêques, tous les congolais sont convaincus que cela contribuerait à l’apaisement des tensions politiques.
Comme l’attention de tout le pays est focalisée sur le processus électoral, les inquiétudes soulevées par les Evêques dans leur message intitulé « Sauvons le processus électoral » de juin dernier restent d’actualité. Joseph Kabila doit se prononcer clairement sur le parachèvement des mesures de décrispation prévues dans l’Accord du 31 décembre 2016.
Les Évêques ont dit « NON » aux élections biaisées en se prononçant pour des scrutins inclusifs où toutes les parties prenantes jouissent de l’égalité de chance et dont les résultats sont effectivement l’expression de la volonté du peuple. De telles élections passent par l’aplanissement des faiblesses relevées par l’audit de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) sur le fichier électoral et aussi par un consensus autour de la machine à voter.
Il y a aussi l’épineuse question de la sécurité des congolais et de leurs biens. Chaque jour apporte son lot des malheurs qui arrivent aux congolais dans les différentes provinces sans que l’autorité lève le petit doigt. C’est à juste titre que les Évêques ont posé cette question : « Cette insécurité, vraisemblablement entretenue, ne risque-t-elle pas de servir de prétexte au refus d’organiser les élections sans le délai ? ».
A l’insécurité qui sévit actuellement, il y a celles antérieures qui s’ajoutent comme celle du massacre du Kasaï. Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York a appelé le gouvernement de la RDC à « enquêter sur l’implication des autorités provinciales et nationales dans le soutien des milices » actives dans le conflit qui a fait plus de 3.000 morts entre septembre 2016 et juillet 2017 dans le Kasaï. Des milliers des congolais attendent de sa part des éclaircissements à ce sujet. En un mot, le peuple est fatigué de voir l’inertie de l’autorité face à l’insécurité persistante et croissante dans toutes les provinces.
Il y a aussi la détention de près d’une centaine des pêcheurs congolais en Ouganda où une délégation officielle est partie pour négocier leur libération et est revenue sans dire un mot sur ce qui s’est passé.
Le maintien de l’interdiction de manifestations publiques est un autre dossier brûlant où l’autorité est allée à l’encontre de la Constitution. Va-t-il maintenir ou non cette interdiction qui empêche aux congolais de faire valoir leurs droits les plus élémentaires.
Si le message de Kabila de ce jeudi devant le Congrès s’écarte de ces principales attentes, ce serait de la pure démagogie et de la distraction. Wait and see.
La Rédaction
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