Présidentielle 2023: Denis Mukwenge sur la liste des Candidats Présidents en RDC

Depuis le 1er mars 2023, Denis Mukwege a totalisé 68 ans d’âge.  Il est pasteur chrétien évangélique pentecôtiste, gynécologue de formation et militant des droits de l’homme. Dans son engagement contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes en RD-Congo, il reçoit le qualificatif de l’homme qui répare les femmes.

Après son diplôme de médecine obtenu en 1983, il va professer à l’hôpital de Lemera, au sud de Bukavu, avant l’obtention d’une bourse d’études de la Swedis pentecostal Missi. Il  défendra sa thèse en sciences médicales à l’Université libre de Bruxelles le 24 septembre 2015.

En 1996, avec le déclenchement de la guerre de 1996 à l’Est du pays, il échappera à la mort et s’exile  à Nairobi. Les rafles de la guerre vont détruire l’hôpital de Lemera et emporter plusieurs malades et infirmiers. De l’exil, Denis Mukwege partage la douleur avec ses frères et sœurs.

En 1989, il retourne au pays et devient médecin Directeur de l’hôpital de Lemera. Aujourd’hui, plus de 41 ans dans sa carrière de gynécologue, il a accompagné et soigné tant de femmes  touchées dans leurs morales et bafouées dans leur dignité. Cet engagement sans mesure lui a valu des prix : le prix SAKHAROV en 2014 et prix Nobel de la paix en 2018. Il est une figure respectable au pays et à l’extérieur. Beaucoup de sympathisants l’encouragent et soutiennent sa fondation,  la Fondation Panzi de Bukavu.

À l’annonce de la présidentielle 2023, face aux politiques qui ont mal  dirigé ce pays depuis la décennie, certaines langues souhaitaient qu’un civil devienne Président et pourra réussir où la politique a échoué. Au départ un simple souhait,  le samedi 16  septembre 2023 à Panzi, une foule immense a déposé le 100.000 USD une caution qui résulte des contributions volontaires et spontanées des Congolais et Congolaises en RD. Congo et de la diaspora congolaise.

Apparu heureux et déterminé à côté de sa femme lors de la remise de la caution, Denis Mukwege  est conscient qu’il s’agit d’une responsabilité qui engage dans la lutte contre les antivaleurs. Il s’est exprimé en ces termes : « Et quand le peuple décide de prendre le pouvoir, il n’y a aucun système qui peut s’opposer à un peuple déterminé, aucun système ne peut s’opposer. Chers compatriotes, je connais la difficulté de notre population, je connais toute la souffrance que notre population vit au quotidien. Mais que notre population soit capable de cotiser cent mille dollars (100.000 USD), pour moi ça veut dire simplement que vous n’allez plus reculer. Vous êtes déterminés à être un peuple libre, vous voulez être indépendants. Je vous signale que nous n’avons pas eu des présidents que nous avions élus démocratiquement. Lorsqu’une population décide pour faire un changement, et que ce changement vienne de la base, on ne peut pas échouer, donc nous sommes engagés avec ces mamans qui sont venues avec tout ce qu’elles avaient. Et je le dis, ce ne sont pas des mamans qui ont contribué avec le surplus, elles ont contribué avec le peu qu’elles ont. Je pense que ça nous responsabilise, ça nous appelle à notre responsabilité de pouvoir répondre à leur demande ».

Dans les prochains jours, le Docteur déposera sa candidature à la CENI. Quelques questions restent sans réponse :

         Les élections auront-elles lieu quand on voit le temps qui reste et le calendrier de la CENI qui éprouve de retard?

         Denis Mukwege, un civil pourra-t-il conjuguer pour la candidature commune avec Katumbi, Matata, Fayulu et Sesanga?

         Denis Mukwege, pourra-t-il réussir là où le politique a échoué?

         Qui est derrière Denis Mukwege, le peuple ou les Occidentaux?

Toutes ces questions trouveront des réponses dans les jours à venir, qui vivra verra.

Pour rappel, Denis Mukwege est né  à Bukavu le 1er mars 1955. Il a effectué ses études primaires à l’Athénée royal de Bukavu, il a poursuivi ses études secondaires à l’institut Bwindi de Bukavu. Ses études universitaires à la faculté de médecine de l’université de Kinshasa et à la faculté de médecine du Burundi.

Soeur Aimée Musenga.