L’ancien président tunisien Ben Ali est décédé en exil à Jeddah à l’âge de 83 ans

L'ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, est décédé jeudi 19 septembre à l’âge de 83 ans à Jeddah, en Arabie Saoudite, où il vivait en exi

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L’ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, est décédé jeudi 19 septembre à l’âge de 83 ans à Jeddah, en Arabie Saoudite, où il vivait en exil avec sa famille, ont indiqué les autorités tunisiennes. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a confirmé la mort, sans plus de détails, de celui dont le renversement début 2011 avait marqué le point de départ du « Printemps arabe ».

Le 12 septembre, son avocat Me Ben Salha avait déclaré que le président déchu se trouvait dans un état critique. « Il n’est pas mort, mais son état de santé est mauvais. Il est sorti de l’hôpital et se soigne actuellement chez lui », avait-il indiqué à une radio locale.

Ayant appris la nouvelle, le Premier ministre Youssef Chahed avait assuré qu’il était prêt à donner son « feu vert pour son retour ».

« C’est un cas humanitaire. S’il est malade, comme le disent les rumeurs, il peut rentrer dans son pays comme tout Tunisien. S’il veut rentrer pour être enterré ici, je donne mon feu vert », avait déclaré M. Chahed sur la chaîne Hannibal TV.

Des rumeurs sur sa mort avaient toutefois circulé à plusieurs reprises ces dernières années. Mais, peu après l’annonce jeudi 19 septembre du décès de l’ancien président Ben Ali, il n’est pas possible d’avoir la confirmation du lieu des funérailles, entre l’Arabie saoudite ou la Tunisie.

 La vie, le pouvoir et la mort

Après ces 23 années d’un règne de fer, d’un pouvoir répressif, Ben Ali avait été renversé début 2011 par un mouvement populaire, point de départ d’une vague de révoltes dans la région qui font désormais partie des livres d’histoire sous le nom de « Printemps arabe ».

Lui et son épouse Leila Trabelsi qui ont mis l’économie du pays en coupes réglées avaient fui, le 14 janvier 2011, dans des conditions rocambolesques, vers Jeddah, en Arabie Saoudite.

Alors que Béji Caïd Essebsi, premier président tunisien élu démocratiquement au suffrage universel direct, en 2014 est mort le 25 juillet dernier, celle de Ben Ali survient à un mois et 24 jours.

Issu d’une famille modeste du centre-est du pays et arrivé au pouvoir en 1987 par le biais d’un « coup d’Etat médical » contre le père de l’indépendance Habib Bourguiba, Ben Ali avait rapidement instauré un régime ultra-répressif.

Militaire de carrière formé en partie en France (Saint-Cyr) et aux Etats-Unis, « ZABA » (lettres initiales de ses quatre noms) – comme le surnommaient ses opposants – s’est appuyé sur l’appareil policier pour étouffer toute contestation, ainsi que pour museler la presse et les syndicats.

Omniprésent avec ses portraits officiels qui le montraient souriant, les cheveux teints d’un noir de jais, il se targuait d’améliorer le niveau de vie de ses compatriotes et d’avoir « fait de la Tunisie un pays moderne », d’un règne de fer.

L’étendue des atteintes aux droits de l’Homme a en outre été soulignée à partir de l’automne 2016 lors des auditions publiques de l’Instance vérité et dignité (IVD), créée après la révolution pour faire la lumière sur les crimes de la dictature.

Plus de 300 personnes sont notamment décédées durant la répression du mouvement de révolte né de l’immolation par le feu le 17 décembre 2010 d’un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre), Mohamed Bouazizi, excédé par la pauvreté et les humiliations policières.

En 2018, à l’issue de procès par contumace pour « homicides volontaires », « abus de pouvoir » ou encore « détournements de fonds », Ben Ali avait été condamné à de multiples peines de prison, dont plusieurs à perpétuité.

Son renversement en 2011 a profondément bouleversé la face d’une partie du monde en constituant le point de départ du « Printemps arabe », succession de mouvements de révoltes ayant notamment abouti à la chute de l’Egyptien Hosni Moubarak et du Libyen Mouammar Kadhafi.

Le décès de l’ancien dictateur intervient quatre jours après la tenue du 1er tour d’une présidentielle en Tunisie, scrutin qui doit permettre de consolider le processus démocratique dans l’unique pays rescapé de ce « Printemps arabe ».

Gel Boumbe

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