Environnement : Makala bio une source d’énergie bio pour les ménages kinois

Transformer les déchets bio dégradables en  charbon bio pour lutter contre la déforestation et l’insalubrité dans la ville de Kinshasa est là l’initia

La gestion des déchets, une urgence pour la ville de Kinshasa
Kinshasa : la société SECAD va recycler chaque année 3 millions des tonnes de déchets
Les Matetois plaident une nouvelle prise en charge de la gestion de ramassage déchets

Transformer les déchets bio dégradables en  charbon bio pour lutter contre la déforestation et l’insalubrité dans la ville de Kinshasa est là l’initiative de Cédric Onoya, un jeune entrepreneur écologiste et patron de l’entreprise Phenix  Eco.

On ne parlera jamais assez de la situation sanitaire de la ville de Kinshasa. L’insalubrité grandissante de la capitale, faute d’une bonne gestion de déchets, qui fait que Kinshasa soit parmi les villes les plus sales du monde. Cet état de chose n’a pas laissé indifférent Cédric Onoya. « J’ai longtemps cherché à faire quelque chose pour lutter contre l’insalubrité dans la ville de Kinshasa », confie Cédric Onoya.

L’entreprise Phenix Eco fait  de la transformation et la revalorisation des déchets. Remarquant le déficit énergétique en RDC, l’initiateur du charbon bio a voulu révolutionner le mode de cuisson des aliments dans les ménages Kinois qui recourent aux braises de bois pour faire cuire les aliments au quotidien. « C’est ainsi que nous avons pensé à transformer des déchets ménagers en charbon écologique que nous avons nommé «  Makala bio » pour répondre à un besoin récurent de la population dans le respect de l’environnement. Ceci entre aussi dans le cadre de lutter contre la déforestation que subit la RDC à l’ère du réchauffement climatique ».

Du déchet au charbon

Il y a un système de collecte de déchets. D’après Cédric, la collecte se fait chaque mercredi et samedi au marché de pompage dans la commune de Ngaliema et les ménages environnants, l’entreprise achète aussi des déchets à 100Fc le Kg à des particuliers.

Ces déchets sont des déchets ménagers et de l’agriculture notamment ceux de maïs, les peaux de bananes, bananes plantains, les restes de feuilles de manioc, des amarantes,  bref tous les déchets biodégradables qui sont ensuite séchés au soleil.

Après l’étape du séchage, ces déchets sont carbonisés avant d’être mélangés à de l’argile. Ensuite vient l’étape du compactage de ces briquettes qui seront enfin séchées  pour avoir les produits finis.

Makala bio est produit trois tonnes par mois.  Pour le moment, il se vend dans des supermarchés de Kinshasa, à 1.5 dollars pour 2 kilos de ce charbon écologique. « L’entreprise compte élargir sa chaîne de distribution, nous sommes en pourparlers avec une entreprise pétrolière pour un contrat de distribution dans les stations service de la ville de Kinshasa », confie Cédric Onoya. Cela permettra à ce produit d’être accessible à un plus grand nombre de la population.

Makala Bio est beaucoup recommandé pour les barbecues car le contact direct du charbon et les aliments est sans conséquence néfaste. Au-delà du respect de l’environnement et de la santé humaine, ce charbon est également une source d’énergie très économique car accessible à toutes les bourses.

« Nous voulons que la  communication atteigne toutes les couches de la population pour sauver la planète en limitant la pollution de l’environnement ».

Actuellement, Phonix Eco  a mis sur le marché deux produits : le charbon vert Makala bio et les allume-feux écologiques, Wakisha.

Pour lui, agir contre la détérioration du climat et de la qualité de la vie va de pair avec la lutte contre les inégalités sociales. Il indique qu’il est plus facile de demander aux gens de faire des efforts pour limiter leur consommation d’énergies non-renouvelables et de ressources naturelles si ces efforts sont partagés de façon égale.

Il y a quelques temps Cédric a lancé E-butshafu, une application qui met ensemble les gestionnaires de déchets (producteurs, collecteurs, recycleurs) pour permettre la gestion intégrée des déchets.

Le Patron de Phenix Eco reste convaincu que l’ « on peut rendre encore cette ville belle, en gérant de manière responsable les déchets. Et on peut faire de nos poubelles de sources de revenus supplémentaires grâce à cette application : E-butshafu,  Kinshasa la belle ne peut pas rester que dans les souvenirs. »

Il faut noter que cette innovation de « Makala bio » a à son actif reçu quatre prix dont deux au niveau national et deux en Afrique. Il a remporté le 30 mars 2018 le Prix Startup Academy, un autre au concours ‘‘Réussites’’ de la Semaine française 2019, deux autres prix raflés au Rwanda, ceux de Youth connekt et le ‘‘Prix de la reconnaissance verte en Afrique’’.

Pétronelle Lusamba

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: 0
WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE