Abbé Nshole : « La où la population souffre, l’Église ne doit pas être neutre »

Le Centre d’Information et d’Animation Missionnaire, CIAM-Afrique, a organisé une conférence-débat sur les implications, les enjeux et les défis auxqu

Le CIAM-Afrique satisfait de la conférence-débat qu’il a récemment organisé à St Joseph
Evaluation de la CENCO sur l’état du processus électoral en RDC
Les préoccupations de la CENCO sur les enjeux sociopolitiques actuels

Le Centre d’Information et d’Animation Missionnaire, CIAM-Afrique, a organisé une conférence-débat sur les implications, les enjeux et les défis auxquels est confrontée la DRC, ce vendredi 27 octobre 2017 dans la salle polyvalente de la paroisse saint Joseph de Matonge.

Animée par trois orateurs, le premier orateur, l’Abbé Bomengola Jean-Marie, secrétaire exécutif de la Commission épiscopale de la communication sociale. Celui-ci a parlé de  l’ « Accord de Saint Sylvestre : contenu et opportunités ». Dans son allocution, l’abbé Jean-Marie a fait une brève présentation du contenu de cet accord dans lequel toutes les dispositions étaient prises pour mener à bon port les élections en RDC. Parlant des opportunités, l’abbé Bomengola a soutenu que l’accord du 31 décembre a donné à notre pays un cadre juridique consensuel, car le peuple congolais était en euphorie de la signature de celui-ci. Mais c’était une courte joie car le pays se retrouve de nouveau dans une impasse à cause du non respect de l’accord et des déclarations de la CENI de ces derniers jours qui viennent ajouter de l’huile dans le feu.

Dans sons intervention, l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a parlé du message de la CENCO du 23 juin 2017. Pour éclairer les esprits, l’abbé Nshole a tenu à rappeler à l’assistance que les prélats catholiques n’ont pas d’ambitions politiques, ni faire la politique ni de remplacer l’État, mais bien au contraire, ils œuvrent dans la recherche du bien-être de la population congolaise. « La où la population souffre l’Église ne doit pas être neutre ». L’homme de Dieu a également souligné que le rôle des pasteurs n’est pas seulement de diriger le peuple à la prière mais aussi de défendre sa cause. Il a rappelé que ce n’est pas la première fois que l’Église intervienne avec prise de position sur les situations qui préoccupent  la population. Il a cité notamment contre la balkanisation, pour la promotion de valeur et la dénonciation des anti-valeurs, la corruption, la violation de droits de l’homme, les plaidoyers  internationaux etc.

L’abbé a également évoqué le contexte dans lequel le message a été lancé. Il a parlé de la situation qui empire chaque jour, la situation sécuritaire, humanitaire, l’interdiction de manifestations pacifiques, alors il fallait identifier la cause de cette situation de misère de la population congolaise. Cette situation   est aggravée par la non-application de l’accord et de la tenue des élections. La vie des millions de congolais est prise en otage par une minorité.

Sur ce, les évêques appellent les fidèles catholiques et toute personne de bonne volonté, de toute tendance et idéologie de paraphraser l’hymne national « Debout Congolais »  et de ne céder ni à la peur, ni au fatalisme.

Enfin, le troisième intervenant a pour nom Nlandu Thierry. Le professeur s’est penché sur le thème « Rdc : en route vers décembre 2017. Analyse du contexte sociopolitique ». Pour le professeur, les évêques ne devraient pas se contenter d’écrire des lettres, mais ils devraient accompagner activement la population dans cette démarche.

L’assistance n’avait pas manqué des questions à l’issue des exposées. Une préoccupation consistant à savoir si les évêques n’allaient pas sortir dans la rue avec la population qui a reçu leur message  a été soulevée par un participant. L’abbé Nshole a indiqué que sortir dans la rue ne faisait pas partie de la mission de pasteurs qu’ils sont. La population congolaise ne devrait pas compter sur une quarantaine des évêques pour manifester.

Un participant  a posé à l’abbé Jean-Marie Bomengola la question de savoir si dans l‘Accord de la saint Sylvestre, il était écrit clairement que le président de la CNSA devait être celui de conseil de sage du Rassemblement. L’Abbé Bomengola a confirmé en disant que c’est effectivement ce qui était mentionné, mais après la mort d’Étienne Tshisekedi, le président du conseil de sages du Rassemblement, la donne a changé et la Majorité présidentielle n’était plus d’accord et voulait négocier sur ce point car, disait-elle, que ce choix était fait par rapport au profil politique du Sphinx de Limete.

Pétronelle Lusamba

 

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