L’enlèvement d’un prêtre n’offre aucune solution à la situation actuelle en RDC

Père Sébastien Yebo, un père passionniste de la paroisse Saint-Robert, dans la commune de la N’sele, a été enlevé par des agents de sécurité le samedi

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Père Sébastien Yebo, un père passionniste de la paroisse Saint-Robert, dans la commune de la N’sele, a été enlevé par des agents de sécurité le samedi 3 février 2018 après avoir célébré la messe matinale. Selon les témoins, le prêtre a été brutalement embarqué dans une jeep de couleur blanche par des hommes armés. Il a été relâché en début de soirée le même jour par les services de sécurité.

L’ONG Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a dénoncé son enlèvement. Selon le coordonnateur de cette ONG, Georges Kapiamba, cet acte viole gravement les droits fondamentaux des citoyens consacrés dans la  constitution de la RDC. Le pays vit maintenant au rythme des violations des droits de l’homme par ceux-là mêmes qui sont censés les protéger.

Que gagne le pouvoir en place en enlevant un prêtre ? En cherchant à répondre à cette question et en examinant toutes les facettes du problème, l’on ne peut qu’arriver à la conclusion selon laquelle, l’enlèvement d’un prêtre ne résoud rien dans le contexte politique actuel de la RD Congo.

Le résultat immédiat d’un tel enlèvement c’est réussir à intimider le prêtre. Espérer peut-être, à travers cet acte, arriver aussi à intimider d’autres prêtres et par ricochet certains compatriotes. Le but caché de cet enlèvement est d’amener des compatriotes à renoncer aux marches pacifiques et à toute autre manifestation contre le    pouvoir en place. Il est fort probable que d’autres prêtres soient enlevés encore car beaucoup d’entre eux vivent déjà en insécurité.

Même si les services arrivent à enlever une dizaine, une vingtaine ou une trentaine des prêtres, il est certain que la dynamique engagée par les Congolais derrière le Comité laïc de coordination ne s’affaiblira pas. Les congolais qui sont au pays et ceux de la diaspora veulent avoir un changement dans la gestion de la Res publica. Pour cela, ils tiennent à tout prix à une alternance politique à la tête du pays. Cette volonté de changement est immuable.

Il sied de noter que le Pape Benoît XVI a déclaré que l’Eglise doit être présente là où la population souffre. C’est le cas en RDC. Il ne faut pas avoir une loupe ou la magie pour le constater. La crise socio-politique a tellement accentué cette souffrance, et il est anormal, voire incommode, de demander à l’Eglise d’abandonner la population. Les enlèvements ne feront rien face à la détermination du peuple. Les évêques, en bons pasteurs, travaillent pour la consolidation de la démocratie.

Les autorités sont vivement invitées à changer leur fusil d’épaule en cherchant à voir comment appliquer intégralement l’Accord de la Saint-Sylvestre pour une espérer une sortie à la crise actuelle. Agir contre cet accord, c’est naviguer à contre-courant par rapport à la volonté du peuple.

DIA    

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