Qui de Joseph Kabila et de Moïse Katumbi réussira à se jeter à l’eau ?

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A huit mois des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, le camp du pouvoir peine à clarifier ses positions. Majoritaire au Parlement, le PPRD a clairement échoué à son opération sur le changement de la Constitution afin d’obtenir une nouvelle candidature de Joseph Kabila à la magistrature suprême. Cet échec n’en va pas de même pour d’autres membres de la Majorité présidentielle.

Joseph Kabila pensif

Au mieux, les chefs de file disent réfléchir et consulter leur base avec la peur de se prononcer. Le cas de PALU qui annonce sa candidature à la présidentielle de décembre 2018 et qui demande au PPRD de le soutenir, comme il avait fait en 2006 et en 2011.

Bahati Lukwebo et son parti AFDC viennent de créer une plateforme électorale avec d’autres partis politiques au sein de la Majorité présidentielle. Pour la M.P., surtout le PPRD, le candidat de la famille politique du chef de l’Etat sortant sera connu lors du dépôt des candidatures à la présidentielle en juillet prochain. « Le suspens domine sur ladite candidature de la Majorité à la présidentielle. Même pas une fuite de ce que le chef pense du dauphin », fait savoir l’un des cadres après la récente rencontre avec leur autorité morale.

 

Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi forment un espoir pour l’opposition

A l’UDPS, la disparition de l’opposant numéro un, Etienne Tshisekedi, en février 2017 a laissé un vide que ses anciens compagnons de route, pressés de prendre le relais avant son enterrement, semblaient avoir du mal à combler. Des déclarations issues de ces derniers, les uns se disaient être de vrais collaborateurs du leader maximo et les autres de successeurs valables, ont créé un climat de séparation qui a donné l’occasion à l’UDPS d’éliminer les mauvaises graines, afin de permettre à Félix Tshisekedi à combler le vide. Aujourd’hui, le décor est planté : « C’est fini, nous avons notre candidat à la présidentielle qui pointe à l’horizon. Ceux qui bloquaient la bonne marche du parti sont partis et aujourd’hui, Tshitshi est ressuscité en Fatshi avant d’être enterré dignement au pays. Une position qui trouble les calculs de la Majorité au pouvoir qui se prépare à plier bagages», déclare un combattant du parti.

Depuis qu’il a quitté le PPRD en novembre 2015, les ambitions de Moïse Katumbi n’étaient plus un mystère. L’ancien Gouverneur du Katanga ouvre le bal, comme premier candidat à l’élection présidentielle et investi le 30 mars 2016 par le G7, un regroupement de sept partis politiques venus tous de la Majorité au pouvoir. Cette demande de la plateforme G7 à Katumbi d’être officiellement leur champion n’a pas tardé à tirer la foudre du PPRD et ses alliés de la M.P. réunis autour de Kabila, leur autorité morale. Pour écarter Katumbi et le G7, Kabila et sa famille politique tirent en longueur l’organisation de scrutin et de leur côté, Chapwe et ses alliés changent de stratégie en créant un autre regroupement politique dénommé « Ensemble pour le changement ». « Nous ne laisserons pas une seule occasion à un lion blessé. Il va éternellement rugir sans pouvoir dévorer un gibier qu’il croit pourchasser pour l’éloigner de la piste électorale », explique un membre proche du candidat président de la République.

Kabila et Katumbi qui réussira à se jeter à l’eau

Entre les deux hommes, c’est le jour et la nuit. Politiquement, ils s’attirent la foudre. Kabila qui est interdit par la loi fondamentale à traverser la ligne rouge pour un troisième mandat est bloqué. Il n’a pas réussi à modifier la Constitution au Parlement ni par un référendum populaire. Aucun autre mécanisme ne lui accorde la chance, à part la violence afin de reporter les élections.

De son côté, Katumbi va de procès en procès par une justice instrumentalisée pour l’écarter de la course électorale. Affaire mercenaires américains, procès de spoliation d’un immeuble à Lubumbashi et, présentement on parle de la double nationalité. Le dernier point étant sensible, un bon nombre des dirigeants au pouvoir courent les mêmes risques que Moïse Katumbi. Ce problème de double nationalité est un chat échaudé pour la plupart de ceux qui crient à qui veulent les entendre.

Entre les deux politiciens dont l’un est déjà écarté de la course par la Constitution et l’autre dans une situation de provocation judiciaire, avec des procès que ses proches qualifient d’imaginaire, qui réussira à se jeter à l’eau ?

Katumbi et de leaders de l’opposition

Pendant que la position de la Majorité au pouvoir ne se clarifie toujours pas et le marigot politique congolais étant déjà passablement agité, le nouveau pavé lancé par MK Chapwe n’est pas pour diviser l’opposition. Le plus important pour lui est d’avoir un candidat commun de l’opposition et que ses leaders ne se retournent plus à leurs querelles de leadership pour les diviser. Pour couvrir l’électorat national, l’UNC de Vital Kamerhe étant bien plantée dans l’extrême Est jouera son rôle, MLC de Jean Pierre Bemba sera un pain béni pour la partie Ouest, la coalition Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi déjà très proche, devra déployer des trésors de diplomatie pour ménager la susceptibilité au centre et au sud. Bien que le pouvoir fasse tout pour diviser ce front, Félix Tshisekedi reste sa carte maîtresse.

Gel Boumbe   

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