Les Evêques se réunissent du 20 au 22 novembre pour évaluer le processus électoral

« Du 20 au 22 novembre 2018, les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) vont se réunir à Kinshasa en Assemblée Plénière extrao

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« Du 20 au 22 novembre 2018, les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) vont se réunir à Kinshasa en Assemblée Plénière extraordinaire pour évaluer le processus électoral », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, le lundi 5 novembre 2018. C’était à l’issue d’une célébration eucharistique présidée par l’abbé Georges Kalenga, 2ème secrétaire général adjoint de la CENCO au centre interdiocésain, à Kinshasa.

Le Secrétaire Général de la CENCO a demandé à l’assistance de prier pour les Evêques pour que Dieu les accompagne dans ces assises.

Il convient de souligner que cette Assemblée Plénière extraordinaire se tient à un moment délicat du processus électoral en RD Congo, soit pratiquement 1 mois avant le 23 décembre 2018, date prévue pour les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales.

Il sied de rappeler qu’à l’issue de la 55ème Assemblée plénière de la CENCO tenue du 25 au 29 juin 2018, l’Episcopat congolais avait publié un message  intitulé « Sauvons le processus électoral : Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu(Mt 18,11) ». Tout en reconnaissant les avancées accomplies dans le processus électoral, notamment l’existence d’un fichier électoral, la mise en œuvre partielle des mesures de décrispation du climat politique, un timide respect de la liberté des manifestations publiques, les Evêques n’étaient pas rassurés face à certaines inquiétudes. Celles-ci avaient trait au climat politique, au fichier électoral, à la machine à voter et à la sécurité sur le territoire national. 5 mois après, les choses ont-elles évolué ?

Sur la machine à voter, les Evêques avaient relevé le constat selon lequel il n’y a toujours pas consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter. Sur le fichier électoral, ils avaient noté : « Nous sommes préoccupés par le fait que le fichier électoral divise les parties prenantes au processus électoral. A ce propos, l’audit réalisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a relevé des faiblesses, dont le manque d’empreintes digitales pour 16,6% soit six millions sept cent mille d’enrôlés (6,7 millions) ».

Evoquant la question de la sécurité, les princes de l’Eglise avaient déploré l’insécurité persistante et croissante dans plusieurs provinces, aggravée par la multiplicité de groupes armés. Paradoxalement, cette situation contraste avec l’impressionnante militarisation du pays, entre autres dans le Nord-Kivu. Cette insécurité, vraisemblablement entretenue, ne risque-t-elle pas de servir de prétexte au refus d’organiser les élections dans le délai ».

Ils avaient souligné le fait que le non parachèvement des mesures de décrispation prévues dans l’Accord de la Saint-Sylvestre est inexplicable et inacceptable. Le maintien en prison ou en exil des cas emblématiques pour leurs opinions politiques, n’est pas de nature à favoriser les élections inclusives et apaisées que nous voulons tous.

Entre juin et novembre 2018, la situation a-t-elle évolué ? Tout porte à croire qu’il y a toujours une fumée noire sur le consensus en ce qui concerne la machine à voter et aussi sur le fichier électoral.

Cependant, entre juin et novembre 2018, la CENCO n’a pas croisé les bras. Le 20 août, les Evêques ont échangé avec le Secrétaire Général du Conseil œcuménique des Eglises, le Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, le Président de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique et leurs délégations.

Le 27 août 2018, la CENCO revenait à la charge en faisant une évaluation de l’état du processus électoral en réitérant quelques recommandations à la CENI et au Gouvernement et en annonçant qu’elle envisageait déployer 1026 observateurs à long terme et 40.000 observateurs à court terme.

Le 7 septembre 2018, la CENCO a mené un plaidoyer auprès du président zambien, Edgar Lungu, en sa qualité de chairman de la Troïka de la SADC sur la politique, la sécurité et la défense, pour lui faire part de ses préoccupations sur le processus électoral.

Enfin, le 6 octobre 2018, à la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU venue à Kinshasa, la CENCO avait transmis ses inquiétudes sur la tenue des élections apaisées, transparentes et crédibles en RDC et lui a demandé d’engager toute sa diplomatie afin d’obtenir des élections dignes de ce nom.

« Ayant payé de son sang pour l’alternance démocratique, le Peuple congolais, débout, attend impatiemment la tenue des élections le 23 décembre 2018 et non plus au-delà ». Ce passage est contenu dans le message publié à l’issue de la 55ème Assemblée Plénière de la CENCO. Au moment où certaines voix s’élèvent pour signaler l’incapacité technique, financière et logistique du Gouvernement et de la CENI a organiser les élections le 23 décembre 2018, les Evêques congolais auront du pain sur la planche et c’est à juste titre que le Secrétaire Général de la CENCO a demandé aux fidèles catholiques de prier pour eux.

Jean-René Bompolonga

 

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