Homélie de S.E. Mgr Marcel Utembi à la Messe d’ouverture du Comité Permanent 27 Février 2019

  Première lecture : Siracide 4,11-19 Deuxième lecture : Mc 9,38-40   Excellences, Chers frères et sœurs, 1. Nous venons d’entendre deux

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  • Première lecture : Siracide 4,11-19
  • Deuxième lecture : Mc 9,38-40

 

Excellences,

Chers frères et sœurs,

1. Nous venons d’entendre deux lectures que l’église propose pour notre méditation de ce matin : la première lecture est un extrait du livre de Ben Sirac le Sage, et la deuxième un passage de l’évangile selon Saint Marc.

2. Ben Sirac s’adresse à ses contemporains. Ils sont confrontés aux délices du savoir des autres peuples, au regard de la Loi juive, plus exigeante et intransigeantes dans sa pratique. Du coup, face à pareille situation, ils sont prêts à abandonner l’alliance qui les unit depuis toujours au Dieu de leur père, pour embrasser la nouvelle culture. Pour les réconforter dans leur foi et les relever de toute tentative de découragement, Ben Sirac évoque, à leur intention, les relations privilégiées de Dieu avec la sagesse. Si les autres peuples, notamment les Grecs, sont en quête de la sagesse, Ben Sirac proclame, quant à lui, que Dieu est le Sage par excellence. Il est la sagesse en personne ! C’est cette idée qui jalonne le texte que nous avons entendu.

3. C’est un Excellent cantique des bienfaits de la sagesse : « La sagesse élève ses enfants et prend soin de ceux qui cherchent ». « Elever » et « prendre soin » font penser à l’attitude de Dieu à l’égard de son peuple. Depuis toujours Dieu a porté Israël à la manière d’une mère qui prend soin de ses enfants : Dieu a délivré Israël de l’esclavage du pays d’Egypte pour le conduire pendant 40 ans à travers le Désert. Là, dans le désert il lui a donné la loi pour faire de lui un peuple qui lui appartient en propre. Et même à l’époque de l’exil à Babylone, il ne l’a pas abandonné, se montrant un Dieu présent, qui se déplace avec son peuple partout où il se trouve. C’est ce Dieu qui a donné la loi à son peuple. Il mérite d’être aimé et adoré par le biais de l’observance de la loi.

4.Pour nous chrétiens, comme le dit Saint Paul aux Corinthiens, c’est Jésus Christ qui est puissance et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes (1Co 1, 22-25). Et c’est de lui qu’il est précisément question dans le texte de l’évangile que nous avons entendu. Cet évangile est constitué de deux parties : d’abord la déclaration de Jean, l’un des douze, qui s’adresse à Jésus, puis la réponse de Jésus à Jean.

5. Jean parle à Jésus au nom du collège des douze : Ils ont vu quelqu’un expulser les démons au nom de Jésus, et ils ont voulu l’en empêcher, parce qu’il n’est pas des leurs. Autrement dit, ne peut chasser les démons ou agir dans le même sens que celui qui fait partie du cercle de Jésus. Les disciples se croient pour ainsi dire propriétaires d’une force surnaturelle du fait qu’ils suivent Jésus.

6. Si les Disciple ont voulu empêcher celui qui chasser les démons d’agir, Jésus leur dit le contraire : « il ne faut pas l’en empêcher ». Si cet homme chasse les Démons en son nom et reconnait cela, c’est qu’il est honnête, il n’est pas un usurpateur. Il faut louer Dieu, car la même puissance qui se dégage de Jésus peut se déclencher aussi Ce qui revient à dire que le règne de Dieu est en train de s’entendre et de repousser les forces du mal.

7. Pour Jésus, la communauté qu’il forme avec ses disciples ne doit pas être un groupe jaloux, qui détiendrait en exclusivité le pouvoir de faire le bien. L’énergie que l’on retrouve en lui, déborde son cercle. La puissance qui est en Jésus déborde notre cadre d’action, pour s’étendre à d’autres personnes, qui ne sont pas forcement membres de notre Eglise. L’Esprit souffle où il veut.

8. Par ailleurs, Jésus ne se présente pas comme propriétaire de son Nom, il ne s’en réserve pas l’usage. Il reconnait qu’on peut en faire usage au bénéfice des malheureux. Du coup, il ne voit pas de raison d’interdire à personne de s’en servir si c’est pour une bonne cause. Nous découvrons une profonde cohérence de cette affirmation dans l’un des textes d’envoi des disciples en mission : « Celui qui vous donnera un verre d’eau en mon nom, en vérité, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense» (Mc 9,41). La référence au Nom de Jésus donne valeur à tout ce qui est fait par d’autres personnes en dehors du cercle des douze, si elles en font usage à bon escient. «  Qui n’est pas contre nous est pour nous ».

Excellences,

Chers confrères et sœurs,

9. Le seigneur a voulu, dans le mystère de sa Providence, que nous nous engagions fermement et sans réserve à intensifier nos efforts pour promouvoir la dignité de l’homme et la société. Nous ne sommes pas les seuls à faire ce travail, il y a d’autres personnes qui agissent dans le même sens que nous. Dans nos diocèses et nos milieux de vie, il peut arriver que nous empêchions bien de gens à agir au Nom de Jésus ; nous éteignons ainsi des dons suscités par l’Esprit du Seigneur au sein de l’Eglise, nous rejetons certaines personnes bien douées qui veulent servir l’Evangile. Tout cela nous le faisons parfois pour des raisons non fondées, simplement parce que nous sommes de l’Eglise Catholique. Ce que d’aucun qualifient de la «  puissante Eglise Catholique ».

10. Ce matin le Seigneur nous interpelle : « Ne les empêchez pas». Il nous revient donc d’apporter à ces personnes courage et espérance pour affronter ensemble les défis que l’humanité nous lance. Ces défis, nous ne pouvons les surmonter que grâce au seul Nom de Jésus, car « il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Ac 4, 12). Au cours de cette Eucharistie,  demandons à Dieu la grâce de discernement afin de ne pas freiner l’action de son Esprit dans le monde. AMEN

 

Mgr Marcel UTEMBI TAPA

Archevêque de Kisangani

Président de la CENCO

 

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