La grève des employés du secteur du commerce dominé par des Asiatiques en République démocratique du Congo et particulièrement à Kinshasa est un facte
La grève des employés du secteur du commerce dominé par des Asiatiques en République démocratique du Congo et particulièrement à Kinshasa est un facteur révélateur du désengagement de l’Etat congolais dans des pans entiers de l’ économie nationale. M. Henri Lwamba économiste et opérateur économique a été sans équivoque sur ce sujet.
Commerce des Indo-pakistanais fermé
Depuis des années, cet opérateur économique qui est fortement impliqué dans l’export/import déplore une situation qui n’a fait qu’empirer depuis les indépendances en 1960. D’abord, les grecs et portugais ont dominé ce créneau du commerce formel avant et après l’indépendance. Les Asiatiques, où M. Lwamba mêle les Libanais, du Proche Orient, les Indo-pakistanais du Moyen Orient et récemment les Chinois de l’Extrême Orient, ont investi massivement ce secteur du commerce à mi chemin entre le formel et l’informel, vente en gros et au détail, sans réaction palpable de l’Etat organisateur.
L’aveuglement du gouvernement face aux dérives des commerçants asiatiques.
M. Henri Lwamba a souligné que les gouvernements successifs en RDC ont fermé les yeux sur les mauvaises pratiques des Asiatiques qui ont confondu sans vergogne la détention des taxes de vente en gros ou demi-gros et le droit à la vente au détail. Les opérateurs économiques congolais émergeant dans le secteur de la vente au détail ont été freinés dans leur élan de progresser vers le commerce de gros qui nécessite des capitaux plus consistants. Ils ont été littéralement étouffés dans l’œuf.
Maladresse du Président Mobutu avec l’aventure malheureuse de la zaïrianisation
Vieux bâtiment de commerce zaïrianisé
Une tentative maladroite du président Mobutu en 1973 de créer de but en blanc une classe moyenne d’opérateurs économiques a ruiné tout passage en douceur dans l’avenir pour des Congolais capables de conquérir ce marché. Des magasins prospères ont été donnés aux jouisseurs de la Deuxième République. Depuis 40 ans les Asiatiques ont remplacé les Européens échaudés et, en maîtres sans partage, ils ont tout conquis. Ils possèdent 90% des magasins des villes du Congo. Audacieux, les Asiatiques se sont lancés dans la conquête des banlieues de la capitale et même des villes de l’intérieur. L’Etat voit et ne réagit pas face à l’envahissement des quartiers populaires. Désabusé, M. Lwamba pense que le petit commerce des Kinois et autres citadins des petites villes est condamné.
Constat amère de l’opérateur économique congolais devant l’avancée des Asiatiques
M. Henri Lwamba constate que des Asiatiques importent des produits venant de leur continent, surtout de moindre qualité. Ils ont imposé la consommation de la pacotille asiatique. Dans la foulée, M. Lwamba condamne l’engagement en surnombre des jeunes asiatiques en chômage chez eux. Ceux-ci mal payés ne protestent pas car ils sont mieux que des Congolais engagés dans les magasins asiatiques. Les autochtones occupent le bas de l’échelle. Le gouvernement qui utilisent des agents véreux profiteurs de ce dysfonctionnement n’a plus les moyens pour corriger un système où des maffieux coopèrent avec des opérateurs asiatiques peu ou pas respectueux des règles de commerce en particulier et des conventions sociales en faveur des employés congolais.
Des prêts aux Congolais aspirants opérateurs économiques
Pauvres commerçants congolais aux parasols
« La relance des structures gouvernementales de prêts aux véritables aspirants opérateurs économiques congolais est vivement souhaitable » a déclaré M. Lwamba. Il ne demande pas de grandes structures comme la Sofide ou le Fpi qui visent les gros opérateurs. Il demande le soutient aux banques et autres institutions de micro crédit pour les Congolais capables d’occuper le créneau du commerce moyen. « Ceux-ci par la crainte de la loi seront obligés de respecter les lois du pays par peur de sanctions »; souligne l’opérateur économique congolais. Surtout le gouvernement va disposer des leviers de commande pour maîtriser l’économie nationale du moins dans le secteur du commerce.
Rombaut Kamwanga
COMMENTS